Simplification : les annonces de la ministre divisent les syndicats
Après les nouvelles annonces de la ministre de l’Agriculture sur la simplification administrative, la FNSEA et JA disent avoir été entendus et attendent la concrétisation des mesures. La Coordination rurale n’est pas satisfaite.
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Les réactions des syndicats agricoles sont divisées après les nouvelles annonces d’Annie Genevard, la ministre de l’Agriculture, concernant plusieurs mesures de simplification. La FNSEA et JA estiment que ces annonces « vont dans le bon sens » et qu’ils ont été « entendus sur des mesures de simplification essentielles ».
Les deux syndicats majoritaires attendent leur concrétisation. « Les agriculteurs […] attendent maintenant la traduction de toute urgence de ces annonces afin qu’elles aient un effet concret sur leur quotidien », déclarent-ils dans un communiqué diffusé le samedi 30 novembre 2024.
La FNSEA et JA saluent la volonté de la ministre de mettre en place un rendez-vous mensuel de la simplification avec les syndicats agricoles. Ils souhaitent, lors du prochain rendez-vous, remettre sur la table plusieurs mesures « non obtenues » sur la lutte contre la prédation, la gestion de l’assurance récolte et les seuils des ICPE (installations classées).
Inutilité du Conseil d’orientation de la protection des cultures
De son côté, la présidente de la Coordination rurale, Véronique Le Floc’h, a déclaré dans une interview à nos confrères du Télégramme le 30 novembre 2024, ne pas être satisfaite des annonces de la ministre. Avec la mise en place du Conseil d’orientation de la protection des cultures, elle déplore « une structure de plus, à la française, parfaitement inutile ». Elle estime que cet organisme n’empêchera pas les surtranspositions.
Sur les propositions de « port d’arme discret » et de mise en place de caméra piéton pour les agents de l’Office national de la biodiversité (OFB), Véronique Le Floc’h, réitère sa demande de « suppression pure et simple » de l’office. Elle revendique que les sujets liés au revenu des agriculteurs soient abordés.
La présidente de la Coordination rurale demande des allègements de charges sociales et fiscales, l’exonération de la taxe foncière sur le non-bâti (NDLR : les députés proposent dans le projet de loi de finances d’augmenter à 50 % l’exonération sur la TFNB, contre 20 % actuellement), la mise en place d’un bouclier énergétique pour les agriculteurs.
Le syndicat poursuit sa mobilisation « pour obtenir des réponses concrètes », avec cette semaine des actions notamment en Vendée, Saône-et-Loire et dans le Jura. La FNSEA et JA prévoient, quant à eux, de nouvelles actions à partir du 10 décembre « pour dénoncer la faiblesse des revenus agricoles ».
Les deux autres syndicats agricoles, la Confédération paysanne et le Modef n’ont pour l’instant pas réagi à ces annonces.
La transition agroécologique affaiblie
Pour la Confédération paysanne, la ministre se « trompe de chantier » et « affaiblit celui de la transition agroécologique ». Le syndicat estime que les mesures de simplifications « ne peuvent en aucun cas répondre à la crise agricole ». Pour la Confédération paysanne, le sujet majeur qui préoccupe les agriculteurs est le revenu. Le syndicat revendique « la mise en place de prix minimums et des signaux forts pour la transition ». Il salue néanmoins l'annonce du versement des acomptes d'aides Pac au 15 octobre, y compris pour les agriculteurs soumis à un contrôle et demande « que les aides Pac soient toutes payées au 30 juin ».
Des prix planchers pour améliorer le revenu
Le Modef estime que rien de concret n'a été mis en place. « Ce ne sont que des annonces et depuis un an, nous avons du vent et ce vent n’apaise pas la tempête », a déclaré Frédéric Mazer, coprésident du Modef et président du Modef du Gard, lors d'un point avec la presse le 3 novembre. Le problème de la simplification n'en serait pas un si les paysans vivaient de leur métier, ajoute-t-il. Le syndicat défend que la priorité c'est le revenu et qu'une amélioration passe par la mise en place de « prix planchers rémunérateurs fixes et garantis par l’Etat » et de coefficients multiplicateurs pour encadrer les marges des distributeurs.
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